Hôtel Moreau (ISMH) - Paris 9ème

Hôtel Moreau (ISMH) - Paris 9ème

Publié dans Monuments historiques

Hôtel Moreau, Paris 9ème

Inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques

En fond de parcelle au sein du quartier Opéra, l’hôtel Moreau - du nom de son célèbre propriétaire, le Général Moreau- a retrouvé son identité dissoute.

Cet hôtel, probablement le seul hôtel particulier - avec l’hôtel de Bourrienne - construit à Paris pendant l’époque révolutionnaire (vers 1795), est en fait un cas historique particulier occupant une position intermédiaire entre les réalisations d’un Bélanger ou d’un Ledoux et les « maisons » des années 1820. Les notables du Directoire n’ont plus les moyens de s’offrir un hôtel entre cour et jardin et la combinaison entre l’immeuble de rapport sur rue et un habitat plus noble en fond de parcelle l’emporte.

L’écriture de la façade sur cour avec son péristyle composé de quatre colonnes ioniques sans base n’est pas sans audace. Tout comme le décor du rez-de-chaussée côté jardin où les encadrements de baies à bossages rustiques ne sont pas sans évoquer les réalisations d’un Ledoux.

Défiguré par les surélévations et les adjonctions du 19e siècle, altéré par les réaménagements intérieurs successifs, l’hôtel avait perdu toute lisibilité extérieure et intérieure.

Projet

Les gravures de Krafft et Ransonnette (1801), représentant un pavillon à la Palladio tout en élégance, ont permis de retrouver la volumétrie originale de l’hôtel ainsi que tous les éléments de décors extérieurs disparus ou modifiés au cours des campagnes de travaux antérieures.

L’hôtel Moreau a ainsi retrouvé son identité d’origine ainsi que tous ses éléments de décor - modénatures, garde-corps à balustres, corniche, frise, chaînages d’angle….

Les décors intérieurs de l’hôtel, partiellement protégés au titre des Monuments Historiques se sont quant à eux avérés exceptionnels. Des moyens considérables ont été mis en œuvre pour faire revivre ces joyaux du Directoire et de l’Empire : campagnes de sondages, recherche des décors d’origine sous de multiples couches de décors postérieurs, dégagements mécaniques, restaurations et restitutions minutieuses.

A l’arrivée, les décors sont méconnaissables. La poésie et la magie sont désormais au rendez-vous : les salons, salle à manger, chambre restaurée dévoilent leurs décors hauts en couleur : alternance de faux marbres beiges, jaunes, verts, faux-bois bleus, acajous, d’une qualité exceptionnelle.

Tout le vocabulaire Directoire est là décliné : bas-reliefs d’esprit pompéien, scènes à l’antique, corniches à modillons, frise de griffons, têtes de Mercure et caducées, cariatides à l’égyptienne…

Données générales

  • Lieu : rue de la Chaussée d’Antin, 75009 Paris
  • Inscrit ISMH
  • Etudes et réalisation : Livraison : 2005
  • Maître d’ouvrage : commune
  • Maîtrise d’œuvre : A Béchu/Arte Charpentier/Martine Ramat
  • Mission : mission complète de maîtrise d’œuvre
  • Montant des travaux HT : 11 M €

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Nos coordonnées

martine ramat - achitecte DPLG